Et résumons…
Me voilà donc à devoir écrire, moi qui déteste tant ça. Un mail à Lucie, élève incroyable que je ne souhaite pas voir disparaître du jour au lendemain et à qui je dois au moins des remerciements. Enfin, quand je dis élève, cela fait trois mois qu’elle était plutôt devenue une sorte de confidente, et réciproquement, en vrai. Et une lettre pour essayer de reprendre contact avec Aurélie, le fantôme de ma vie, celle dont le souvenir m’a petit à petit rongé et transformé en ombre, celle à qui j’ai pensé chaque jour depuis bientôt 25 ans. Littéralement chaque jour…
Alors du coup, sur ma lancée, pourquoi ne pas pousser le concept jusqu’au bout ? Il y a de cela 10 ans, j’avais échangé quelques mots avec Sophie. Ma première copine, ma première relation, ma première tout. Ma première trahison, aussi, d’ailleurs. Et nous avions conclu qu’à raison d’une fois tous les 5 ans, nous devrions nous reparler en 2019. Nous n’en avions rien fait. Cette année, cela fait 5 ans que ça fait 5 ans…
Et dans la foulée, écrire un mot à tous ces anciens camarades dispersés aux quatre coins de la France et dont je ne suis la vie que vaguement, au travers du prisme trompeur des réseaux sociaux. Voir qui répond, qui donne des nouvelles. Voir chez qui je peux passer boire une bière, puisqu’après tout, je n’aurai que ça à faire, en juillet…
Et au milieu de tout ça, peut-être trouverai-je enfin le courage de me rendre sur la tombe de Rocco. Parce qu’avec moi, l’amitié se termine toujours ainsi. Dans un cimetière, au cours d’un enterrement auquel je n’assiste même pas…