Tout sera fini…
Ou pas. Ou si. Ce moment de calme avant la tempête, ce moment brumeux où coexistent deux réalités, sans que l’on puisse déterminer celle qui émergera. Évidemment, le pire est quasiment certain. Car dans la plus probable des deux, prendra fin la quête de toute une vie, 22 ans à tenter de retrouver celle qu’un garçon un peu immature avait érigée un matin de l’automne 1999 comme l’incarnation d’un absolu inatteignable. Ça n’a aucun sens, me direz vous, mais j’ai voué depuis lors à cette fille une admiration sans faille, pour avoir eu un jour ce sentiment indéfinissable, l’idée qu’elle avait ce truc en plus que les autres n’ont pas. Ce truc qui me faisait vibrer et qui m’avait fait décider qu’elle était juste exceptionnelle…
Je n’ai cessé de croire qu’il y avait une part de cette Aurélie fantasmée dans la vraie Aurélie, celle avec qui je n’ai finalement échangé que quelques bricoles en deux ans. C’est encore plus absurde, me direz-vous, mais dans mes rêves les plus fous, je n’ai cessé d’espérer qu’il y avait ne serait-ce qu’une once de réciprocité dans l’admiration que je lui portais. Qu’elle ne voyait pas en moi que le clown sans filtre ni limite qui cognait sur tout en épargnant personne, et qui faisait rire tout le monde. Elle la première…
Bref, mardi, je redescendrai sur terre. Je cesserai de croire en l’idéal qu’elle représentait, celui d’un amour pur débarrassé des contingences matérielles. Je quitterai ce monde imaginaire où j’ai vécu une histoire se voulait éternelle, un amour qui transcendait nos bas instincts humains. L’adage dit que les plus belles histoires d’amour sont celles que l’on n’a vécues qu’en rêve, mais mardi plus que jamais, je vais apprendre à mes dépens que la fin de ces amours rêvées est au moins aussi douloureuse que la fin d’une histoire vécue…