Moi, un peu moins…
Amateurs de plot twists destructeurs, amis de l’ironie cruelle, pourfendeurs des fins heureuses et bandeurs des ténèbres, réjouissez-vous. Car l’histoire ne pouvait pas se terminer ainsi. Cette fin ouverte, pleine d’espoir, qui suggérait qu’un autre message allait venir, que nous allions enfin pouvoir construire un échange sur des bases sereines, vous trouviez ça un peu facile ? Moi aussi, mais rassurez-vous, le destin ne m’oublie pas. Et je crois bien qu’il ne m’oubliera jamais…
Je ne sais pas ce qu’elle a trouvé, ce qu’elle a lu, je ne peux faire que des suppositions. Toujours est-il qu’un abruti m’a miné le terrain il y a 15 ans, et qu’en creusant aujourd’hui, ça nous a pété à la gueule. Je passe 25 ans à essayer de retrouver la seule fille dont je sois réellement tombé amoureux, et deux semaines après que j’ai repris contact, elle coupe court à tout et disparaît définitivement avec l’idée que je ne suis que le dernier des connards. Pour m’avoir attribué à tort une sombre plaisanterie dont j’ignore tous les ressorts, une plaisanterie moisie comme j’ai pu en construire des dizaines à l’époque, à ce détail près que c’est peut-être aussi la seule à laquelle je sois totalement étranger. Le karma dans toute sa splendeur. À ce niveau là, ça confine au sublime. C’est beau, c’est du grand art…
Quand on en arrive là, on ne parle plus de destin, mais de fatalité. Le grand Victor Hugo avait un mot pour ça, et il en avait écrit tout un roman, le plus beau d’entre tous (Notre-Dame de Paris, 1482). La phrase d’introduction du livre, c’est aussi l’histoire de ma vie :
“Il y a quelques années qu’en visitant, ou, pour mieux dire, en furetant Notre-Dame, l’auteur de ce livre trouva, dans un recoin obscur de l’une des tours, ce mot gravé à la main sur le mur :
‘ANÁΓKH.”.
C’est rigolo, la vie, hein. 24 heures séparent mes deux derniers posts…